dimanche 9 février 2014

Focus sur le SSSM 2A

Le service de santé et de secours médicalisé des soldats du feu intervient dans des missions de secours diverses. Mais il doit aussi s'occuper de l'état des troupes, dont la résistance physique et mentale est parfois mise à rude épreuve. Exemple en Corse-du-Sud

Qui n'a vu, et parfois plus d'une fois, les ambulances rouges des sapeurs-pompiers sur les lieux d'un sinistre, incendie, accident de véhicules ou noyades sur nos plages ? Chacun aura pensé, en toute logique, que c'étaient des infirmiers ou des médecins des pompiers qui s'occupaient des victimes.
Cela est vrai, mais incomplet, car s'il existe bien un service de santé chez les soldats du feu, cette structure n'est pas faite à l'origine pour le citoyen. Mais, comme la cellule identique qui existe chez les militaires, le service de santé des sapeurs-pompiers a été constitué pour la surveillance et le suivi de la santé de ces hommes et femmes portant secours à la population. Exemple en Corse-du-Sud.
 
Secteur externe, secteur interne
Le Service de Santé et de Secours Médicalisé (SSSM) intervient à toutes les étapes de la carrière du pompier. Il fait partie intégrante du SDIS2A et la compétence du service départemental d'incendie et de secours recouvre tout le champ de la sécurité civile. Il est chargé de prévenir et évaluer les risques de sécurité civile ; préparer les mesures de sauvegarde et organiser les moyens de secours ; protéger les personnes, les biens et l'environnement ; secourir d'urgence les personnes victimes d'accident, de sinistres ou de catastrophes et les évacuer. Mais le domaine des missions peut être partagé.
 
Sous la direction du médecin chef départemental, le SSSM se retrouve dans les missions de secours d'urgence, l'aide médicale urgente, les opérations impliquant les animaux ou concernant les chaînes alimentaires, les risques naturels et technologiques.
 
Domaine partagé, domaine spécifique. Un certain nombre de missions relèvent du secteur interne : la surveillance de la condition physique, par exemple, mais aussi la médecine professionnelle et d'aptitude, le soutien sanitaire en intervention, sans oublier la formation des sapeurs-pompiers et la surveillance de l'état de l'équipement médico-secouriste.
 
Un ensemble de spécialités, connues ou méconnues, font partie de l'organisation générale des pompiers. Ainsi, les vétérinaires, médecins et infirmiers qui dépendent du SDIS2A, doivent surveiller et vérifier la santé des troupeaux et des animaux qui évoluent autour des êtres humains, soit pour service de nourriture soit en tant qu'animaux de compagnie. Il est indispensable de contrôler en permanence la santé de ces animaux.
Dernièrement, avec les épidémies de fièvre catarrhale, les vétérinaires du SDIS ont été mis à rude épreuve.
 
Chez les pompiers, il existe le « contrôle », l'équivalent de la médecine du travail ; le service « Santé » doit également évaluer l'état de santé des candidats qui concourent pour devenir pompiers. Il faut alors leur faire passer une visite médicale stricte, un « check-up » complet car l'organisme du pompier est mis à rude épreuve lors de ses missions. Ce sont les médecins et les infirmiers qui en ont la charge. L'entraînement souvent dur et éprouvant comporte quelquefois des efforts physiques importants que doivent surveiller les responsables du service de santé. On peut citer à ce titre les exercices d'hélitreuillage de victimes en montagne ou sur la mer. L'été dernier, une infirmière du SSSM s'est légèrement blessée au cours d'un de ces interventions en tombant à l'eau alors qu'elle venait de récupérer un nageur en difficulté.
 
Le stress post-traumatique
Mais les aptitudes musculaires ne sont pas tout. Au-delà du contrôle physique, celui qui veut devenir pompier doit aussi subir par un examen psychologique. Le futur soldat du feu doit savoir qu'il sera confronté à des situations souvent difficiles à supporter quand il devra secourir des victimes très gravement atteintes au cours d'un incendie ou d'un accident de la circulation. L'être humain n'est pas toujours préparé à ce genre d'épreuves, même s'il semble solide psychologiquement, et la vue d'un cadavre, surtout mutilé ou brûlé, est difficilement supportable. C'est au Service de Santé de prévoir ce genre de problème et de tenter de parer au stress post-traumatique du secouriste.
 
Dans un autre domaine le pompier peut lui aussi être victime d'intoxication par les fumées durant un incendie. Il devient, à son tour, une victime du sinistre et ce sont les infirmiers ou le médecin des pompiers qui se chargent du fonctionnaire en difficulté.
 
Le service médical possède aussi une dimension pédagogique. Il participe à la formation du sapeur-pompier pour ses missions de secours aux victimes. Ce sont les pompiers qui vont prendre celles-ci en charge et les transporter vers l'hôpital le plus proche, en ambulance, lorsque l'état de l'accidenté n'est pas trop grave. En cas de situation plus sérieuse, ils font appel aux infirmiers des sapeurs-pompiers et aux médecins du SAMU pour se charger des soins lourds à prodiguer.
Car, de fait, les pompiers, dans leur mission de secours, fonctionnent toujours sous l'autorité du service des urgences hospitalières.
 
Des missions à l'étranger
Comme complément à la médecine, il existe la pharmacie, depuis 1777 le domaine de la « gardienne des poisons. » Les pharmaciens vont avoir en charge la gestion du médicament : choix, achat, dispensation, constitution de lots médicaux, définition et suivi des dotations des centres de secours, retour des prescriptions, traçabilité. Ils sont chargés d'approvisionner les centres d'incendie et de secours en médicaments, objets ou produits nécessaires aux malades ou blessés auxquels les SP donnent des secours.
 
Le pharmacien - ou la pharmacienne - intervient dans le domaine de la prévention : prévention des intoxications au CO, vaccinations, alcool, tabac, addictions, dopage, hygiène, avec une vigilance par rapport aux produits toxiques, cosmétiques et un suivi des alertes sanitaires.
 
Ces spécialistes ont enfin des missions opérationnelles : lutte contre les pollutions, contre les attaques éventuelles du nucléaire ou de la contamination bactériologique ou chimique. Les pharmaciens organisent les modules de décontamination, Biotox, Piratox, plan variole, comprimés d'iode. Ils établissent les plans de secours et le soutien sanitaire (feux de forêt, intervention impliquant des toxiques) ; enfin il leur arrive de mettre en œuvre ces moyens dans le cadre de mission à l'étranger, comme on l'a vu récemment en Sardaigne.
 
Le Service de Santé, quel que soit son département d'exercice, a un but : veiller à ce que les pompiers et les sauveteurs soient en meilleure condition possible afin de pouvoir répondre à tous moments et dans n'importe quelle situation aux appels de la population qui en aurait besoin.
 

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