samedi 7 septembre 2013

Coopération interprofessionnelle : accélération du processus de transfert de compétence

Quatre protocoles de coopération entre professionnels de santé sont à ce jour autorisés en Bourgogne, et d'autres sont en préparation, a fait savoir l'agence régionale de santé (ARS) dans un communiqué jeudi.
Le développement de ces coopérations permettant des délégations d'actes et des transferts de compétence est l'un des axes du "pacte territoire-santé" contre les déserts médicaux, rappelle l'ARS. Elle a organisé le matin même une réunion d'information à Dijon, qui a rassemblé médecins, infirmiers, cadres de santé et représentants des professionnels hospitaliers et libéraux. L'agence les a notamment sensibilisés à l'utilisation de la plateforme nationale COOP-PS (https://coopps.ars.sante.fr), sur laquelle les professionnels peuvent déposer en ligne une demande d'autorisation et consulter les protocoles autorisés.

L'ARS Bourgogne a autorisé en février le protocole permettant à un infirmier de prélever la cornée d'un patient décédé à la place d'un médecin, élaboré par une équipe du centre hospitalier (CH) de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). La mise en oeuvre du dispositif a "bien commencé", a affirmé à l'APM jeudi Nadine Gartau, conseillère technique régionale en charge du suivi des protocoles de coopération à l'ARS.

L'infirmier doit être diplômé depuis au moins trois ans et exercer soit en ophtalmologie, soit en tant que coordinateur de greffe, soit en tant qu'infirmier de bloc opératoire diplômé d'Etat (Ibode).

Le dispositif a été initié simultanément en Bretagne, et un travail de partenariat entre les deux régions, sous l'égide du ministère des affaires sociales et de la santé et de la Haute autorité de santé (HAS), "a donné une portée nationale à ce dispositif, qui augmente quantitativement et qualitativement les greffes potentielles", rapporte l'ARS. Ce protocole est également autorisé en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), selon COOP-PS.

L'ARS Bourgogne a également validé deux protocoles issus d'autres régions. Le premier, autorisé initialement en Lorraine (CHU de Nancy et CHR de Metz-Thionville), permet la délégation d'échographies abdominales et pelviennes d'un médecin radiologue ou nucléaire à un manipulateur d'électroradiologie médicale -l'interprétation reste réalisée par le médecin. Il est également déployé en Aquitaine, dans le Centre et en Ile-de-France, selon COOP-PS.

Trois structures bourguignonnes devraient participer: un hôpital, un cabinet libéral, un autre cabinet libéral en lien avec un hôpital. La délégation pourra commencer quand les manipulateurs radio auront obtenu un diplôme universitaire (DU), à l'été 2014.

L'autre projet est Asalee (Action de santé libérale en équipe). Né en Poitou-Charentes, il comporte des délégations de tâches entre médecins généralistes et infirmiers, principalement pour le suivi de patients chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, etc.). Il est autorisé dans 11 régions au total, selon une présentation de Nadine Gartau.

Il est déployé en Bourgogne dans quatre maisons de santé ou cabinets libéraux, et quatre autres structures sont en cours d'adhésion.

Le quatrième protocole autorisé en Bourgogne (depuis janvier 2012), issu de la région, porte sur le dépistage itinérant de la rétinopathie diabétique, via la délégation d'actes d'un ophtalmologiste à un orthoptiste. L'Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins, à l'origine du projet, envisage d'y associer des confrères de Franche-Comté. L'Ile-de-France l'applique également.

DEPISTAGE BUCCO-DENTAIRE EN PSYCHIATRIE ET IMMOBILISATIONS AUX URGENCES

Lors de la réunion, l'ARS a aussi abordé des projets de protocole bourguignons qui n'ont pas encore été soumis à la HAS, a rapporté Nadine Gartau.

L'un d'eux est porté par le centre hospitalier (CH) La Chartreuse de Dijon, spécialisé en psychiatrie. Elle concerne le dépistage et la prévention bucco-dentaire de patients handicapés psychiques, en priorité ceux hospitalisés au long cours, via une délégation d'actes d'un chirurgien-dentiste à des infirmiers du cabinet situé dans l'hôpital. Ceux-ci pourraient réaliser un diagnostic clinique, prescrire des traitements locaux (comme des bains de bouche), ou orienter le patient vers un chirurgien-dentiste si nécessaire (par exemple en cas de carie).

Le projet doit permettre d'améliorer la santé bucco-dentaire de ces patients, souvent dégradée, tout en permettant au chirurgien-dentiste, présent à mi-temps au sein du CH, de se recentrer sur les soins complexes.

Si le protocole est autorisé à La Chartreuse, l'ARS fera en sorte que des professionnels d'autres structures (maisons de retraite, par exemple) puissent le rejoindre, et une délégation en libéral est envisageable, a affirmé Nadine Gartau.

Un autre projet, porté par le CHU de Dijon, concerne les immobilisations de membres de patients aux urgences pour des aspects de "petite traumatologie". Il prévoit deux délégations vers un aide-soignant. Il pourrait poser une attelle plâtrée ou une bande biflex à la place d'un médecin, et réaliser un pansement en lieu et place d'un infirmier.

Il ne s'agira pas de plâtres entourant entièrement le membre, et un contrôle de la pose sera réalisé par un médecin senior, a-t-elle précisé. Ce dispositif pourrait permettre à des patients d'éviter une heure voire une heure et demie d'attente, contre un délai d'environ deux heures actuellement, a évalué l'équipe.

nc/ab/APM polsan
 
Source : www.sfmu.org

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre participation !