samedi 18 janvier 2014

SUdF relance le débat des hélismurs

Le rapport du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH) pointe l'emploi trop large et pas toujours adapté des hélicoptères de la sécurité civile dans le cadre de l'aide médicale urgente, affirme Samu-Urgences de France dans un communiqué jeudi.


Dans son communiqué, le syndicat, présidé depuis mardi François Braun, indique que le rapport, en préparation depuis plus d'un an, a été remis au ministère des affaires sociales et de la santé.

Le président du CNUH, Pierre Carli, avait présenté les grandes lignes de son rapport en mars 2013 lors des journées annuelles d'études de l'Association française des utilisateurs des hélicoptères sanitaires hospitaliers (AFHSH). Les résultats d'une enquête auprès des Samu, présentés également à cette occasion, avaient révélé plusieurs points à améliorer dans le fonctionnement du transport sanitaire héliporté, rappelle-t-on. Samu-Urgences de France indique que "trois conclusions majeures se dégagent du rapport" du CNUH.

La première est que "le transport sanitaire est une mission de santé et doit être reconnu comme tel".

"Les compétences des médecins assurant des missions d'aide médicale urgente dans ces hélicoptères doivent être celles requises pour les Smur", précise-t-il.

L'autre conclusion est qu'une "politique nationale de l'HéliSmur doit être mise en place afin de répondre de la façon la plus efficace et la plus efficiente aux besoins de la population dans le domaine de l'aide médicale urgente", poursuit Samu-Urgences de France qui estime que le rapport du CNUH constitue à cet égard une "base solide".

La troisième conclusion du CNUH est que "l'utilisation des hélicoptères de la sécurité civile pour répondre aux besoins sanitaires apparaît comme une 'fausse bonne solution'" et qu'il faut "organiser la transition vers une organisation nouvelle reposant essentiellement sur des HéliSmur et n'impliquant plus, de façon structurelle, les moyens de la sécurité civile dans le dispositif de l'aide médicale urgente".

En mars 2013, lors des journées de l'AFHSH, Pierre Carli avait jugé nécessaire d'étudier la question du repositionnement de certains hélicoptères d'Etat, en particulier ceux qui ne volent pas beaucoup, et leur intégration dans les moyens de la santé, rappelle-t-on. Il avait estimé qu'il ne fallait conserver que les appareils qui répondaient à une besoin dans le domaine du transport sanitaire, ce "dans un objectif de service médical rendu et d'optimisation des moyens".

Pour Samu-Urgences de France, "l'emploi relativement large des hélicoptères de la sécurité civile apparaît comme l'une des causes de l'absence d'une organisation cohérente des moyens des hélicoptères sanitaires".

Le développement de la flotte des hélicoptères de la sécurité civile "repose, en grande partie, sur une supercherie", souligne Samu-Urgences de France. L'association explique que les interventions de l'aide médicale urgente sont comptabilisées, par défaut, comme du "secours à personne", ce qui trompe les "décideurs" et tend à "justifier toujours plus d'hélicoptères de la sécurité civile".

Dans son rapport, le CNUH estimerait que l'équivalent de 10 hélicoptères à temps plein de la sécurité civile réalise vraiment des missions d'aide médicale urgente.

Samu-Urgences de France indique également que la disponibilité de ces hélicoptères pour des missions de santé est "aléatoire et imprévisible" et que ces appareils -qui "ne sont pas moins chers"- "ne sont pas ceux dont les Samu ont besoin pour les interventions d'aide médicale urgente".

Se fondant toujours sur le rapport du CNUH, elle affirme également que les hélicoptères de la sécurité civile sont "beaucoup plus longs à décoller avec l'équipe médicale", notamment parce qu'ils ne sont pas basés dans les hôpitaux.

L'association se déclare donc favorable au transfert "à la santé" de la responsabilité opérationnelle et du financement de ces hélicoptères. La sécurité civile relève du ministère de l'intérieur, rappelle-t-on.

"Dès lors, ils devront s'inscrire dans la mission de santé préconisée par le rapport du CNUH et être basés sur l'hôpital auquel ils seront rattachés sur le plan fonctionnel", estime-t-elle.
 
Source : www.sfmu.org

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