mercredi 1 janvier 2014

Charente : un élu et des usagers dénoncent des dysfonctionnements graves du SAMU

Ils sont aussi étonnés que remontés. Jacques Dubreuil, adjoint au maire de Touvre et Laurent Castex, père d’une fillette de 12 ans à Saint-Germain-de-Montbron, estiment avoir assisté en direct et chacun de leur côté à un joli couac du Samu.
Les premiers faits, rapportés par Jacques Dubreuil, remontent à fin novembre. Ils se sont déroulés à Touvre, route de Trotterenard. L’édile a écrit au préfet, «responsable des secours» pour dénoncer ce «dysfonctionnement incompréhensible et inadmissible».
L’histoire serait cocasse s’il ne s’agissait pas d’une question de santé, heureusement sans gravité au final. «J’ai vu mon voisin s’affaisser sur le trottoir, raconte l’élu. Il était au téléphone, il a eu juste le temps de me murmurer “hôpital”. J’ai pris le combiné, il était en ligne avec Girac. J’ai expliqué la situation, on m’a répondu qu’il fallait que j’appelle le 15.»
Une première réponse qui «surprend» le retraité. «Ne pouvait-on me les passer directement ?»
 
L’initiative des pompiers visiblement malvenue
 
Il est 10h30. Jacques Dubreuil parvient à joindre le Samu, qui dépêche une ambulance. Un quart d’heure plus tard, un habitant du quartier, pompier, «constatant que l’ambulance promise n’arrivait pas, appelle ses propres collègues en leur demandant de faire vite, les crises de mon voisin étant de plus en plus fréquentes et fortes», dit l’adjoint au maire.
 
Mais à 11h15, l’ambulance du Samu arrive. Les deux ambulanciers tentent de charger le malade, un militaire de retour du Mali, en fait en proie à un choc psychologique. Bien entendu, les pompiers débarquent dans la foulée. Ils sont quatre et décident de prendre le relais. Ils chargent le voisin mal en point dans leur véhicule.
 
Coup de théâtre: au moment de démarrer, le médecin régulateur du 15 ne leur donne pas le feu vert. «Ils ont été obligés de décharger le malade et de le mettre dans l’autre ambulance. On a perdu un temps fou, mon voisin a été transporté à 11h50. A titre personnel j’ai trouvé ça scandaleux», s’indigne Jacques Dubreuil qui ne décolère pas: «J’ai refait le 15 et demandé à parler au médecin régulateur pour lui signifier mon étonnement. Ce monsieur, sûr de son savoir et de son pouvoir, s’est étonné que je puisse avoir l’outrecuidance d’une telle interrogation.»
 
Quelques jours plus tard, début décembre, c’est le même «étonnement» qui pousse Laurent Castex de Saint-Germain-de-Montbron à prendre la plume pour se plaindre de «dysfonctionnements scandaleux» du Samu à l’Agence régionale de santé (ARS), au préfet et au rectorat de Poitiers, l’incident s’étant déroulé en milieu scolaire.
 
C’était au collège Jean-Rostand de La Rochefoucauld où sa fille est scolarisée en cinquième. Alors qu’elle est en cours d’EPS et qu’elle vient d’effectuer une roulade arrière, la collégienne se plaint d’une douleur au dos et perd connaissance pendant dix minutes.
 
Après les premiers secours de son prof, l’infirmière appelle le Samu. «Il a refusé d’envoyer une équipe sous prétexte que ma fille faisait une crise d’épilepsie et qu’elle allait récupérer», s’indigne le père, qui se rend sur place sitôt prévenu.
 
Le principal adjoint compose à son tour le 15. Même réponse. «J’ai alors appelé le médecin de Pranzac qui est arrivé aussitôt et a appelé le Samu. Troisième refus !»
 
Le docteur soupçonne une lésion de la colonne vertébrale et insiste auprès du Samu. «Enfin, ils ont envoyé une équipe, mais il s’est au total passé une 1h30 entre le malaise de ma fille et sa prise en charge. Au final, elle a fait un gros malaise vagal. Plus de peur que de mal, donc, mais je trouve scandaleuse l’attitude du Samu, les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves. Je trouve inadmissible qu’on n’ait pas bougé plus vite, surtout après l’intervention d’un personnel de santé.»
 
Sollicité à plusieurs reprises, le Dr Loyan, responsable du centre 15 en Charente, n’a pu être joint.
 

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