vendredi 3 janvier 2014

Sapeurs-Pompiers : Quand les barbus entrent en résistance !

Cela a tout d'un canular mais, dans les faits, cette histoire est bien réelle.
 
Les sapeurs-pompiers de l'Oise n'ont plus le droit de porter la barbe. L'un d'eux, basé à Thourotte, en a fait récemment les frais.


Image Google
Sainte-Barbe, la patronne des pompiers, n'en revient pas. Ses favoris sont contraints de se raser la barbe. Le feu s'est déclaré dans la caserne de Thourotte (Oise), quand un pompier a été contraint de raser son collier de barbe, sa hiérarchie estimant qu'il en allait de sa sécurité. Hier, lundi matin, même motif, même punition pour un agent de Beauvais, qui serait revenu de congés avec une moustache. Une note interne circulerait même dans la caserne.

« C'est hallucinant, j'ai vu un pompier couper une moustache de vingt ans pour ces bêtises », confie un soldat du feu. À Thourotte, plus un poil ne dépasse dans les rangs après l'affaire du collier de barbe. Le chef de centre a estimé que l'agent ne respectait pas le règlement intérieur : « Le port de barbe est interdit pour toutes les personnes susceptibles d'intervenir à l'aide d'un appareil respiratoire isolant », explique-t-on à la direction du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Oise.
 

Les masques testés avant chaque intervention
 

Ces masques respiratoires sont portés par les pompiers dans les situations de feu ou dans les atmosphères toxiques. « Avant chaque intervention, on les teste, pour vérifier si l'étanchéité fonctionne bien. Le port de la barbe ou du bouc n'a jamais posé de problème », rappelle Arnaud Lysak, secrétaire général de la CGT SDIS Oise.

Le pompier au collier de barbe a lui aussi réalisé ces tests, avec succès, mais cela n'a pas suffi à convaincre sa hiérarchie. Refusant de se raser, le pompier s'est vu retirer ses habilitations pour partir en intervention durant un mois. « Les camions sont donc partis en intervention en sous-effectif, les plannigs ont dû être modifiés, provoquant l'ire de ses collègues, obligés eux aussi de se raser », poursuit Arnaud Lysak.

Le Thourottois, menacé d'un refus d'obéissance, a fini par sacrifier ses poils, pour apaiser la situation. À la caserne de Compiègne, les pompiers ne l'entendent pas de cette oreille. Certains barbus, depuis plusieurs années, sont entrés en résistance. « Nous savons qu'il en va de notre sécurité, que notre vie est en jeu. Mais nous ne sommes plus des enfants. Si on se sentait en danger, on couperait notre barbe, mais ce n'est pas le cas ! », estime un pompier compiégnois.

La semaine dernière, les organisations syndicales ont rencontré la direction pour mettre le sujet sur la table. « C'est complètement absurde comme situation. C'est une atteinte à la liberté. C'est juste une question de sécurité ou un moyen de maintenir la pression ? », s'interroge Yannick Gossenet, du syndicat autonome des pompiers de l'Oise.

Les discussions se poursuivront après les fêtes: « On pourra éventuellement revoir le règlement intérieur, préciser ce qui doit l'être », conclut la direction du SDIS.
 

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