dimanche 6 octobre 2013

La situation critique des services d'urgences-SMUR.

image Google - mot-clé : service des urgences
L’ultimatum reste posé pour le 15 octobre. Les médecins urgentistes dénoncent l’organisation de l’hôpital, avec une gestion des lits leur incombant. Conséquence : des urgences engorgées.

Le malaise ne date pas d’hier. En mars 2013, déjà, Samu-Urgences de France avait lancé un appel national auprès des médecins urgentistes pour qu’ils arrêtent de chercher des lits d’aval à compter du 15 octobre. Un mot d’ordre réitéré ce lundi et qui sera suivi par une majorité de praticiens en Côte-d’Or, et notamment au CHU de Dijon.

Manque de temps

« Ça fait 13 ans que je travaille en tant qu’urgentiste, dont presque 10 ans ici à Dijon. Aujourd’hui, je passe près d’un quart de mon temps à chercher des lits pour mes patients. Et c’est du temps que je n’ai pas à donner à d’autres malades. La situation est devenue critique. » Ce constat, beaucoup d’urgentistes le partage. À l’image de ce jeune médecin : « Ce problème est national et le CHU de Dijon n’y échappe pas, malgré toutes les bonnes volontés des autorités de santé et de la direction. Comme le propose le rapport (lire ci-contre), il faut déléguer cette gestion des lits à une autre entité. Ca réglera en partie l’engorgement des urgences. »
Autre grief relevé par les urgentistes, le « trop-plein de patients qui n’ont rien à faire aux urgences ». « De plus en plus de généralistes, au lieu de prendre en charge leurs patients, les envoient aux urgences. Et pour des soins qui ne relèvent pas des urgences ! », confie ce médecin du Samu. Et de rajouter : « Le problème est global : les patients arrivent en nombre aux urgences, on manque de temps parce qu’on est à la recherche de lits dans tel ou tel service, et, de l’autre côté, il y a cette impatience en salle d’attente, qui dégénère parfois en agressions. C’est pourquoi il y a un ras-le-bol généralisé des urgentistes… »
À l’aune de ces témoignages, on comprend que le problème de fond relève de l’organisation générale de l’hôpital. Ce lundi, la communauté hospitalière a remis un rapport à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, rapport dans lequel est préconisée la piste d’une gestion des lits par un service extérieur à l’hôpital.

La gestion des lits par un service extérieur

Cette solution, qu’en pensent les médecins urgentistes du CHU de Dijon ? « Il faut prendre garde aux amalgames », souligne ce praticien. « Nous avons le devoir d’accueillir tout le monde aux urgences, et de définir s’il s’agit ou pas d’une urgence. Notre mouvement vise la contrainte que nous avons d’organiser l’acheminement d’un patient vers un lit en fonction de sa pathologie, voire de ses pathologies. Nous n’avons plus le temps de faire une bonne médecine pour le plus grand nombre. Notre mission s’en trouve altérée et dégradée. »
En filigrane de cette problématique, une autre sous-tend : celle des étudiants en médecine qui, voyant la réalité de la médecine d’urgence, préfère se diriger vers une autre spécialité. « Si nous ne sommes pas écoutés et si des solutions pertinentes ne sont pas trouvées, c’est tout le système des urgences en France qui pourrait péricliter », prévient cet urgentiste côte-d’orien.

Source : www.bienpublic.com

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