Sapeurs-Pompiers - SAMU : un dialogue enfin renoué.

Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), le colonel Eric Faure, s'est déclaré satisfait mercredi de l'engagement des discussions avec les représentants des urgentistes et des Samu afin de régler les difficultés actuelles qu'il a qualifiées d'"épines irritatives", à l'occasion d'une conférence de presse sur le congrès de la fédération organisé du mercredi 1er au samedi 4 octobre à Avignon.

Le comité national de suivi de l'application du référentiel du 25 juin 2008 portant organisation commune du secours à personne et de l'aide médicale urgente entre les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) et les Samu s'est réuni le 9 septembre, afin d'examiner la feuille de route proposée par les ministères de l'intérieur et de la santé. Cette réunion faisait suite au rapport d'évaluation de la mise en oeuvre du référentiel par les Inspections générales de l'administration (IGA) et des affaires sociales (Igas). Lors du comité de suivi, les représentants nationaux des sapeurs-pompiers et des Samu ont fait part de leur volonté partagée d'engager sans délai et "selon un calendrier serré un travail commun", afin de renforcer, dans un environnement contraint, la coopération des services publics d'incendie et de secours et des services hospitaliers pour accroître l'efficience de la chaîne de secours et de soins d'urgence, expliquaient-ils dans un communiqué commun diffusé la semaine dernière. Un groupe de travail a été créé entre les représentants nationaux des sapeurs-pompiers et des Samu, chargé d'établir les premières propositions. Ce groupe s'est réuni jeudi et les prochaines réunions auront lieu toutes les trois semaines environ, a précisé mercredi la FNSPF. Un point d'étape sera réalisé le mercredi 5 novembre par le comité de suivi, afin de préparer une circulaire interministérielle d'ici à la fin 2014. "Les choses ont bien avancé dans la constitution du tour de table pour se mettre à discuter", s'est félicité Eric Faure. Il s'est déclaré satisfait que les ministères de l'intérieur et de la santé aient renoué leurs relations afin de piloter la concertation et que les représentants des urgentistes aient aussi la volonté d'arriver à un résultat. Il a rapporté que les sapeurs-pompiers et les urgentistes étaient déjà d'accord sur le fait que le secours d'urgence aux personnes était une mission de service public. "On a convenu qu'on allait affronter et discuter toutes les difficultés", a-t-il indiqué. Interrogé sur les blocages existant parfois entre les Samu et les Sdis, il a souligné que "quand la doctrine nationale n'est pas partagée, [on peut] comprendre qu'en local, les gens restent sur leurs positions". "Nous avons convenu de travailler très vite sur ces points difficiles pour très vite 'déverrouiller' le terrain". Interrogé sur le rapport Igas/IGA, Eric Faure l'a jugé positivement et a observé qu'il pointait des recommandations qui peuvent apparaître comme des "épines irritatives". Il a cité les relations entre les médecins sapeurs-pompiers volontaires et les médecins correspondants de Samu, l'action des infirmiers sapeurs-pompiers volontaires et les relations entre les Sdis et les agences régionales de santé (ARS) sur les éléments déclaratifs concernant les pompiers volontaires. LES TRANSPORTS PRIVES ET LES MISSIONS MEDICO-SOCIALES EXCLUS DES DISCUSSIONS Il a remarqué qu'il avait été décidé d'un commun accord de ne pas suivre les recommandations qui visaient à associer les transporteurs sanitaires privés au comité de suivi du référentiel. "Nous considérons que le transport sanitaire ne relève pas de l'urgence" même s'il peut relever du service public en cas de carence, a-t-il expliqué. Il a pointé une ambiguïté dans le rapport par rapport aux missions médico-sociales et sociales assurées actuellement par les sapeurs-pompiers car l'Igas et l'IGA recommandent d'une part aux conseils généraux de mieux prendre en charge ces besoins et par ailleurs préconisent des équipages de sapeurs-pompiers "allégés" sur ces missions (relevages simples à domicile, etc.). Pour Eric Faure, il s'agit d'un autre chantier qui ne concerne pas les secours d'urgence. En juin, la FNSPF avait appelé au gel des relations avec les Samu et les ARS face au manque de concertation avec les sapeurs-pompiers pour remplir l'engagement de François Hollande sur un accès aux soins d'urgence en moins de 30 minutes. Une réunion organisée début juillet entre urgentistes et sapeurs-pompiers avait permis de renouer les relations. Eric Faure prévoit d'interpeller le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve lors du congrès de la FNSPF sur la gestion des hélicoptères car le chantier annoncé par François Hollande sur les hélicoptères de la sécurité civile et de la gendarmerie loués par les Samu n'a pas débuté. "Il nous paraît toujours essentiel qu'on cesse cette course à l'armement alors que notre pays a besoin de faire des économies pour être plus efficace". Le secours d'urgence à personne représente 80% des 4,3 millions d'interventions des sapeurs-pompiers, voire 90% dans les départements franciliens, a-t-il rappelé. Lors de la conférence de presse, Eric Faure a par ailleurs fait part de ses inquiétudes par rapport à une révision de la directive européenne sur le travail qui pourrait requalifier le volontariat comme du travail. Il réclame l'exclusion du volontariat dans le domaine de la sécurité civile du champ d'application de la directive. Il a également partagé ses interrogations quant à la place des sapeurs-pompiers dans la réforme territoriale et a appelé à mieux faire travailler l'Etat et les collectivités territoriales autour de ces acteurs. Pour lui, l'organisation départementale reste une "valeur sûre" mais il est temps que l'Etat soit plus présent auprès des Sdis. La FNSPF va lancer mercredi 1er octobre une campagne pour généraliser l'installation des détecteurs de fumée, qui sera une obligation à partir de mars 2015 dans les habitations. cb/ab/APM polsan   Source : SFMU