samedi 1 mars 2014

SDIS : L'Assemblée des Départements de France (ADF) dénonce l'attitude des ARS

L'Assemblée des départements de France (ADF) a dénoncé jeudi l'attitude des agences régionales de santé (ARS), plus précisément leur "fermeture" à la concertation concernant la prise en charge des urgences et l'intervention des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) dans le cadre de la permanence des soins (PDS), lors d'une audition par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'organisation de la PDS.

Cette mission est présidée par le député Jean-Pierre Door (UMP, Loiret) et la rapporteure est la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton (PS, Haute-Garonne). Le rapport de la mission est attendu pour l'été, rappelle-t-on.

"L'ADF constate depuis plusieurs années une explosion des interventions des secours à la personne pour les sapeurs-pompiers. Les citoyens ont toujours le réflexe d'appeler leurs sapeurs-pompiers, ne faisant pas toujours la distinction entre les services d'urgence vitale et les services d'urgence non vitale. Leur intervention s'explique aussi en raison des conséquences de la carte sanitaire sur certains territoires [...]. Les sapeurs-pompiers pallient à ces carences de présence de services d'urgence sur le terrain", a expliqué devant la mission Marylène Jouvien, chargée à l'ADF des relations avec le Parlement.

Selon Bernard Cazeau, président PS du conseil général de la Dordogne et sénateur, auditionné par la mission au titre de l'ADF, "les pompiers font le travail que les gens à travers la PDS rechignent à faire". "Ce reflexe d'appeler les pompiers, c'est ennuyeux car c'est le citoyen qui paye, les conseils généraux et les communes. Mais les pompiers ont un avantage, c'est qu'ils arrivent de suite [...] et si c'est grave, ils s'occupent de faire le relais vers le Samu".

"A la longue, on arrive à avoir des coûts de Sdis importants. Ils ont été multipliés par six en 10 ans", a ajouté Bernard Cazeau, évaluant la facture à "près de 40 millions d'euros de Sdis tous les ans", payée par les conseils généraux et les communes.

"Les présidents de conseils généraux regrettent un peu la fermeté des ARS pour engager la concertation sur toutes ces questions, [la] réticence des ARS pour les appels à financement. Le dialogue est assez fermé et l'ADF soulignera au niveau national auprès des ministres concernés cette question", a assuré Marylène Jouvien.

La chargée des relations avec le Parlement de l'ADF a également ajouté que la "mission d'inspection de l'administration menée avec l'Igas [inspection générale des affaires sociales] sur cette question" rendrait ses conclusions en mai. François Hollande avait annoncé le lancement de cette mission en octobre 2013, rappelle-t-on.

Interrogé sur la pertinence des centres d'appels communs Sdis et Samu, le président du conseil général de la Dordogne a assuré que sur "ces conventions Sdis-Samu, il y a une réticence des ARS. Il y a un blocage qui vient du coût". Il a regretté que seules "20 conventions" aient été signées. En novembre 2013, la Cour des comptes en avait comptabilisé 22 sur les 96 Sdis existants (chiffres 2012), rappelle-t-on. Elle avait appelé à rendre ces plateformes téléphoniques obligatoires.

Auditionnée par la mission en décembre 2013, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers s'était déclarée favorable à la généralisation de plateformes de traitement des appels communes aux Samu et aux Sdis.

vl/ab/APM polsan
 
Source : www.sfmu.org

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre participation !