mardi 17 juin 2014

La Cour des Comptes préconiqe de s'attaquer à l'Hôpital

 
Il est tout-à-fait possible de parvenir à "économiser" 10 milliards d'Euros dans le domaine de la Santé... Encore faut-il cibler utilement les postes de dépenses problématiques, à savoir : utiliser davantage les médicaments génériques, baisser les tarifs des examens médicaux, de rationner les transports de patients… et revoir le calcul des congés maladies.
Trois ans pour économiser 10 milliards d'euros dans la santé. C'est l'objectif que s'est fixé le gouvernement dans le cadre de son plan de rigueur de 50 milliards d'euros, présenté par Manuel Valls début avril. Mais attention: les dépenses de l'assurance maladie ne vont pas baisser pour autant, relativise la Cour des comptes dans son rapport annuel publié ce mardi. Cela suppose de freiner leur progression à 2% ou 1,9% par an d'ici 2017, contre 2,4% cette année, comme l'a prévu le gouvernement. En comparaison, la hausse «naturelle» du budget de la santé s'établit à 3,8% par an.
«La portée réelle de cet effort ne doit pas être surestimée», insiste la Cour des comptes. Deux explications à cela. D'abord, une hausse d'environ 2% des dépenses de santé autorise une hausse des budgets de 3,6 milliards d'euros par an, chiffre-t-elle. Ensuite, cet objectif survient «dans un contexte de modération salariale» dans la fonction publique, donc y compris à l'hôpital, avec le gel depuis 2010 du point d'indice qui sert de base de calcul aux rémunérations. De plus, l'inflation est faible, ce qui limite les revalorisations des prestations sociales.

«Gisements d'économie considérables»

Le gouvernement ne peut cependant pas se contenter de ce contexte favorable. Il doit «mobiliser les gisements d'économies considérables» dont regorge le système de santé, prévient la Cour des comptes. «Les comparaisons internationales montrent que l'assurance-maladie paie souvent très cher des services ou produits que d'autres pays se procurent à coût moindre», pointe-t-elle.
Pour commencer, la ministre de la Santé doit s'attaquer aux hôpitaux qui consomment à eux seuls 44% des dépenses de santé. Après un retour momentané à l'équilibre en 2012, les établissements ont vu leurs comptes replonger dans le rouge en 2013. Et ce, relève la Cour, «alors qu'ils n'ont été soumis ces dernières années qu'à des contraintes d'économies relativement modestes». Pour ne rien arranger, les dépenses de personnel, qui représentent deux tiers environ des charges, accélèrent d'année en année (1,7% en 2011, 2,2% en 2012 et 2,8% en 2013).

Le retard «persistant et important» de la France

Les pistes d'économies sont connues: hospitaliser davantage à domicile et raccourcir les séjours en établissement grâce à la chirurgie ambulatoire - le patient entre le matin, se fait opérer et ressort le soir. Le tout pour fermer des lits qui deviendraient inutiles, et donc réduire la voilure de l'hôpital. Toutefois, la chirurgie ambulatoire, regrette la Cour «connaît en France un retard persistant et important» et «son potentiel d'économies n'est pas exploité». Surtout, «l'assurance maladie paie deux fois»: «des lits d'hospitalisation conventionnelle remplis seulement aux deux tiers et des places de chirurgie ambulatoire utilisées deux fois moins qu'à l'étranger pour des actes facturés au même tarif qu'en hospitalisation complète alors qu'elle est beaucoup moins coûteuse». Ce sont à terme 5 milliards d'euros que la Sécu pourrait économiser en utilisant à plein la chirurgie ambulatoire, martèlent les Sages de la rue Cambon.
Au-delà de l'hôpital, la Cour réitère son ordonnance égrenée au fil de ses rapports ces dernières années: utiliser davantage les médicaments génériques, baisser les tarifs des examens médicaux, de rationner les transports de patients… et revoir le calcul des congés maladies. Le taux de remplacement des «indemnités journalières» pourrait en effet être réduit de 50% à 47%, calcule-t-elle, ce qui permettrait d'économiser 400 millions d'euros
 
Source : www.lefigaro.fr

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