![]() |
Image Internet Google |
Alors que continue de faire rage la polémique au sujet de l’incident de
Marseille, l’observatoire des violences envers les infirmières et infirmiers
(émanation de l’Ordre) publie les résultats d’une enquête sur la violence
dont-ils sont victimes.
Rappelons en préambule les dernières réactions à l’affaire de Marseille, et
principalement les déclarations du ministre de l’intérieur Manuel Valls : «
contrairement a ce qui a été rapporté par La Provence, il n'y a eu ni prise
d'otage, ni séquestration à l'hôpital Nord de Marseille dans la nuit du 12 au 13
août (…). En revanche, un incident qui n'était pas anodin, mais qui n'a été
caché par personne, a bien eu lieu » avant d’appeler à la «
mesure ».
Au-delà de cette actualité, comme le rappelle l’Ordre des infirmiers « il
existe effectivement une recrudescence des actes d’incivilité et de violence
dans le quotidien des infirmiers ». C'est pourquoi l’Ordre à mis en place
un observatoire des violences envers les infirmières et infirmiers.
La violence en observation
Cet observatoire a été mis en place il y a un an a la suite du constat
suivant fait par l’Ordre : « dès août 2012, l’Ordre a tiré la sonnette
d’alarme sur la dégradation croissante des conditions d’exercice du personnel de
santé en général et des infirmiers en particulier » comme l’explique son
président Didier Borniche.
Ce dispositif d’alerte et d’accompagnement permet un recensement précis des
actes de violence à l’égard des infirmiers afin de mettre en œuvre les solutions
adaptées. L’Ordre apporte une aide juridique gratuite aux victimes avec la
possibilité pour lui de se constituer partie civile. Ce qui fut notamment le cas
pour l’agression dont a été victime un infirmier le 20 août dernier à l’hôpital
de la Conception à Marseille.
L’observatoire a d’autre part lancé une grande enquête sur la violence à
l’encontre des infirmiers le 25 aout dernier : « il s’agit de mieux
connaître et de mieux évaluer les risques. Et il n’y a pas de bonne évaluation
sans de bonnes déclarations » comme l’avait alors souligné le secrétaire
General du CNOI, Karim Mameri.
La blouse n'est plus une armure
Sur les 988 infirmiers interrogés, 8 sur 10 se disent préoccupés par la
violence dans leur travail. Menaces de mort, insultes ou coups, les témoignages
traduisent un profond mal-être.
« On se trouve devant des faits de plus en plus nombreux, en tout cas de plus
en plus déclarés", estime le secrétaire général de l'Ordre national des
Infirmiers. "La blouse blanche aujourd'hui n'est pas une armure »,
déplore-t-il.
Le recours à la police
Face à l’augmentation (réelle ou supposée) de ces agressions, les
professionnels interrogés plaident pour une formation spécialisée et plus
d'effectifs. Le recours à la police, quand à lui est loin de faire l'unanimité.
Ainsi Frederic Adnet, responsable du SAMU de Seine Saint Denis explique «
L'hôpital ce n'est pas une prison, on ne peut pas se réfugier dans un système
qui cloisonnerait les urgences et l'hôpital, qui les couperaient de la ville
».
Rappelons que l'année dernière, le ministère de la Santé a recensé un peu
moins de 8 000 agressions physiques ou verbales à l’hôpital.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre participation !